Éducatrice en comportement canin
Le langage non verbal : qu’est-ce que c’est et pourquoi est-il essentiel de le reconnaître ?
Les signaux d’inconfort : qu’est-ce que c’est et pourquoi sont-ils importants ?
Les chiens ne parlent pas avec des mots : ils communiquent surtout avec leur corps.
Lorsqu’un chien se sent mal à l’aise, stressé ou dépassé par une situation, il envoie des signaux d’inconfort. Ces signaux sont comme des messages d’alerte, souvent très subtils au début, qui permettent d’éviter que le malaise ne progresse vers des comportements plus intenses (grognement, morsure).
Reconnaître et respecter ces signaux, c’est :
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Préserver le bien-être du chien.
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Renforcer la relation de confiance.
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Prévenir les accidents et les morsures.
Comprendre le langage non verbal : au-delà de la lecture d’un seul comportement
Observer un chien, ce n’est pas seulement remarquer un signe en particulier — c’est analyser l’ensemble de la scène. Un seul signal, pris hors contexte, peut être trompeur.
Exemple 1
Un chien qui remue la queue n’est pas forcément heureux. Il faut se demander :
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Son corps est-il détendu ou tendu?
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Ses mouvements sont-ils souples ou raides?
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Est-ce qu’il jappe, gémit ou grogne?
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A-t-il le poil hérissé sur le dos?
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Ses oreilles sont-elles vers l’avant, aplaties ou mobiles?
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Quelle est la position de sa tête et de sa queue?
Exemple 2
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Un chien qui s’approche en demi-lune, les oreilles vers l’arrière, la queue basse et immobile, le corps abaissé et avançant doucement, communique probablement de la crainte ou de l’inconfort.
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À l’inverse, un Boxer qui avance aussi en demi-lune, mais dont le corps se tord joyeusement d’un côté à l’autre, avec les fesses qui remuent comme un danseur hawaïen, exprime plutôt de la joie et de l’excitation positive.
🟢 Signaux subtils / apaisants (à ne jamais punir)
Les signaux subtils sont les premiers messages qu’un chien envoie pour indiquer un léger inconfort ou pour apaiser une situation sociale.Ils servent souvent à désamorcer une tension avant qu’elle escalade.
Signification générale :
•Le chien cherche à se calmer lui-même ou à calmer son interlocuteur.
•Il exprime un malaise léger, un stress débutant ou une tentative de prévention du conflit.
👉 À retenir (à faire / ne pas faire) :
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Observer, ralentir ou arrêter l’interaction.
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Donner de l’espace au chien et respecter son rythme.
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Ne pas ignorer ni punir ces signaux, car cela pousse le chien à cesser de communiquer et à passer directement à des comportements plus intenses.
Bailler
Le chien ouvre grand la gueule et bâille, parfois plusieurs fois d’affilée.
Se lécher le nez
Le chien tire sa langue pour se lécher le nez.
Mâchouiller dans le vide
Observation : Le chien fait des mouvements de mâchoire comme s’il mâchait sans rien dans la bouche.
Détourner la tête
Le chien tourne la tête sur le côté, parfois brièvement.
Détourner le regard
Le chien évite le contact visuel en regardant ailleurs.
Baisser les oreilles
Les oreilles sont rabattues vers l’arrière ou sur les côtés.
Lever une patte
Le chien lève une patte avant et s’immobilise.
Se secouer
Le chien se secoue comme s’il était mouillé.
Se gratter
Le chien gratte sans raison apparente.
Haleter légèrement (sans chaleur ou effort)
Le chien halète, sans raison physique. À ne pas confondre avec une régulation thermique.
Éternuer
Le chien éternue brièvement, souvent de façon sèche, parfois à répétition, sans cause médicale apparente. Peut être lié à une tentative d’apaisement une décharge d’excitation positive
Cligner des yeux
Le chien ferme et ouvre ses yeux rapidement, parfois de façon répétée, sans qu’il y ait de poussière ou de gêne physique apparente.
🟡 Signaux modérés / d’évitement ou de malaise
À ce stade, le chien ne fait plus que désamorcer : il cherche activement à éviter la situation ou à mettre fin à une interaction qui le met mal à l’aise. Ces signaux révèlent souvent un plus grand stress, une émotion forte ou une volonté d’échapper au conflit.
Signification générale :
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Réaction physique liée à un stress ou une anxiété importante.
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Tentative claire de fuir, éviter ou désamorcer une interaction perçue comme trop exigeante ou menaçante.
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Peut refléter une approche prudente, une politesse canine, mais teintée de malaise.
👉 À retenir (à faire / ne pas faire) :
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Mettre fin à la source de stress dès que possible.
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Donner de l’espace et respecter son besoin de s’éloigner.
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Offrir un environnement calme et sécurisant pour l’aider à se poser.
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Ne pas retenir de force ni forcer l’interaction.
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Respecter le consentement : permettre au chien de choisir quand et comment interagir.
Apparition soudaine de pellicules
Des pellicules apparaissent soudainement sur le dos ou le cou.
Perte de poils soudaine
Une mue soudaine ou perte excessive de poils.
S’abaisser, se coucher ou s’asseoir pour éviter
Le chien s’aplatit au sol, s’assoit ou se couche en retrait, parfois de manière figée.
Avoir la gueule tendue
Les commissures des lèvres sont tirées vers l’arrière, la gueule est fermée ou rigide.
Marcher en demi-lune (approche indirecte), en abaissant son corps ou en gardant les pattes arrière sur place.
Le chien s’approche d’une personne, d’un autre chien ou d’un objet en traçant un arc de cercle, plutôt qu’en ligne droite. Il peut avoir la tête et/ou le corps légèrement bas et la queue portée à hauteur moyenne, basse ou entre les jambes.
Tenter de fuir, s’éloiger
Le chien tente de s’éloigner rapidement, tire sur sa laisse ou cherche une sortie.
Se coucher sur le dos
Le chien se retourne sur le dos, pattes repliées, parfois rigide ou tremblant.
Mordiller ou lécher pour éviter une caresse ou une manipulation
Le chien attrape doucement la main, le vêtement ou l’objet avec ses dents, sans chercher à blesser, pour interrompre le contact ou la contrainte.
Hypervigilance
Le chien regarde tout ce qui bouge, sursaute au moindre son, a les oreilles dressées, les yeux grands ouverts, tourne la tête rapidement ou reste figé en alerte constante.
Yeux écarquillés « yeux de baleine »
On voit le blanc des yeux du chien, ses yeux sont grands ouverts et figés.
Dilatation veineuse dans le visage
Les veines sont plus visibles autour des yeux, du museau ou des tempes.
Augmentation du rythme respiratoire ou cardiaque
Le chien respire vite, même au repos, ou on peut percevoir son cœur battre plus fort.
Oreilles qui rougissent
Observation : Les oreilles prennent une teinte plus rouge ou rosée, surtout visible chez les chiens à oreilles claires ou peu poilues.
Haleter excessivement (sans chaleur ou effort)
Le chien halète rapidement et abondamment, avec une gueule ouverte et tendue qui peut ressembler à un sourire figé — ressemblant à celui du Joker dans Batman.
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🔴 Signaux d’alerte élevée / précurseurs de réaction défensive
Ces signaux montrent que le chien est en fort inconfort et prêt à se défendre. Ils traduisent souvent un mélange de stress, peur ou frustration et représentent un dernier avertissement avant la morsure.
Signification générale :
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Le chien est tendu, vigilant, incertain ou prêt à utiliser une réaction défensive.
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Les signaux traduisent une détresse émotionnelle (stress, frustration, peur, surcharge).
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Ils sont des derniers avertissements avant une morsure potentielle.
👉 À retenir :
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Donner de l’espace et réduire la pression.
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Arrêter l’interaction, observer le contexte et laisser le chien retrouver son calme, sortir de la situation.
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Ne pas punir ni forcer : cela pourrait déclencher une réaction défensive.
⚠️ Si ces signaux reviennent souvent, consulter un spécialiste en comportement canin est essentiel.
Pleurer
Le chien gémit, pousse des plaintes vocales continues ou intermittentes.
Refuser de coopérer
Le chien s’oppose à une demande ou un mouvement, fige, s’éloigne ou proteste.
Vidage des glandes anales
Odeur très forte et désagréable (souvent comparée à du poisson pourri), parfois accompagnée d’un petit écoulement brunâtre près de l’anus. Il est fréquent que les glandes ne se vident que partiellement. Dans ce cas, aucune trace visible n’apparaît, mais l’odeur flotte autour du chien.
S’agiter excessivement sans pouvoir se poser
Description : Le chien tourne en rond, marche de long en large, peut vocaliser, gratter, sauter, est incapable de rester en place ou de se calmer.
Japper de façon insistante
Aboiements répétitifs, vifs, parfois avec des pauses courtes.
Faire le fou
Le chien se met soudainement à courir en rond, sauter, se rouler, attraper des objets dans la bouche, parfois en invitant à jouer.
Figer
Le chien cesse tout mouvement, parfois en position tendue, regard fixe.
Piloérection (cou, dos, base de la queue)
Les poils se dressent sur certaines zones du corps, visibles surtout au niveau du garrot, du dos ou de la queue. C’est une réaction involontaire, semblable à notre chair de poule, provoquée par une émotion forte (peur, excitation, surprise, stimulation). Selon Karen London (zoologue américaine)
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Ligne fine le long du dos → tendance à agir de façon offensive.
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Poils hérissés aux épaules et un peu sur le dos → peur, manque de confiance.
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Poils hérissés aux épaules et à la base de la queue (mais pas entre les deux) → émotions ambivalentes, incertitude, réactions imprévisibles.
⚫ Signaux critiques
À ce stade, le chien utilise des moyens extrêmes pour mettre fin à une situation qu’il juge insupportable. Ce n’est pas de l’agression gratuite, mais un ultime recours après des signaux ignorés.
👉 À retenir :
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Se retirer immédiatement et sécuriser l’environnement.
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Ne jamais punir grognement, claquement de dents ou morsure : cela supprime la communication sans régler le problème.
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Consulter rapidement un professionnel du comportement est indispensable pour comprendre la cause et prévenir une récidive.
Grognement
Émission vocale grave, continue ou intermittente, accompagnée de tension corporelle.
Montrer les dents
Le chien retrousse les babines, expose ses crocs, avec une tension du museau.
Morsure dans le vide
Le chien claque des dents dans le vide ou fait un mouvement de morsure sans contact. — il ne s’agit pas d’un coup manqué, mais d’un dernier avertissement avant une morsure réelle.
Morsure véritable (Dernier recours)
Le chien mord avec contact, plus ou moins fort selon le contexte.
Conclusion
Chaque signal prend tout son sens lorsqu’il est mis en relation avec les autres indices corporels et le contexte : le lieu, la situation, les personnes ou animaux présents, et l’historique du chien.
En croisant tous ces éléments, on obtient une lecture beaucoup plus juste de son état émotionnel. Cela permet d’intervenir à temps, avant que le malaise ne s’intensifie et n’aille jusqu’à la morsure.
C’est donc l’ensemble du langage corporel — et non un geste isolé — qui révèle réellement ce que vit le chien.
En choisissant de valoriser les signaux d’inconfort plutôt que de les punir, le chien apprend que communiquer est sécuritaire et utile. Il exprime alors ses émotions de façon plus claire et plus fréquente, ce qui permet à l’humain de mieux comprendre ses besoins et de prévenir les morsures.